Le LabZéro innove dans la fabrication du service public :
1 - L’association entre puissance publique et acteurs privés au service de l’intérêt général dans le pilotage du LabZéro : travailler en collaboration avec Marseille Solutions (entreprise propulseuse de solutions innovantes) a permis de construire à partir de visions et de compétences complémentaires des projets innovants
2- La focalisation sur un objectif “Zéro” pour concentrer les énergies sur la finalité plutôt que sur les moyens : elle a obligé les acteurs à travailler en forte collaboration et à sortir de leurs postures habituelles
3- La co-construction d’une vision commune avec les acteurs concernés par un sujet : institutions, associations d’envergure nationale ou locale, collectivités locales, tous les acteurs ont contribué à construire des principes d’action consensuels qui cadrent les expérimentations
4- Des tests rapides et à petite échelle : pouvoir déroger aux règles, preuve de concept (POC) avant essaimage

1- Le LabZéro volet inspiration
Nous avons mené des projets pour impliquer les agents dans le changement de leur pratique de travail comme la formation action “zéro mail inutile” ou les “Vis ma Vie” (pour décloisonner l’administration). Ces projets ont été expérimentés et évalués à petite échelle et sont désormais en cours de développement.
2- Le LabZéro volet action
Nous avons développé quatre expérimentations qui sont aujourd’hui pilotées par des acteurs de terrain. L’une d’entre elles a démarré en avril 2018 et les autres démarreront d’ici la fin de l’année. En complément de ces premiers tests, le Lab développe une dynamique territoriale sur la question des personnes sans logement en rassemblant le plus d’acteurs possibles, publics ou privés, pour multiplier les solutions.
Le Lab a mené une première démarche interne d’évaluation en mars 2018 (un an d’existence) et cherche les moyens financiers de conduire une évaluation externe.

1- Entreprise : Marseille Solutions, associée depuis le départ à la création du LabZéro a joué un rôle essentiel, d’analyse extérieure par rapport aux habitudes de travail de l’administration et dans ses compétences d’animation de collectifs
2- Un spécialiste de la sociologie des organisations : il apporte un regard extérieur aux projets et aux méthodes puisqu’il n’est pas impliqué dans les travaux concernant les différents champs, ce qui permet toujours de garder de la hauteur de vue

1-Participants aux projets (services de l’État, associations, institutions etc.) : ils ont découvert une autre manière de collaborer et ont formé une communauté d’acteurs qui échangent des informations et montent des projets
2 Les usagers : les expérimentations nées au sein du lab devraient par exemple permettre de loger plus de personnes et d’éviter que d’autres connaissent la rue
3-L’Etat : le LabZéro a montré qu’une autre façon de travailler, un autre positionnement de l’État était possible

Les effets observés au niveau des organisations montrent une meilleure collaboration et une plus grande capacité à sortir du cadre pour régler les problèmes, que ce soit l’administration ou les autres acteurs impliqués.

Le LabZéro a permis aux acteurs de tester les bienfaits de l’intelligence collective, le décloisonnement dans la construction de projets, et l’aptitude du collectif à pouvoir innover dans des champs de politiques publiques compliqués, qui paraissent “bloqués”.

Voici les résultats en chiffres synthétiques :
- 2 projets transformateurs de l’administration
- 4 projets développés sur le territoire
- Plus de 100 agents publics touchés
- Plus de 60 structures fédérées
- Plus de 5000 bénéficiaires potentiellement concernés

Dans le futur nous voudrions investir d’autres champs d’action pour impulser la même dynamique collective (Institutions publiques, associations, entreprises, citoyens etc.) afin de faire converger toutes les énergies vers la résolution des problèmes.

Le LabZéro promeut une méthode qui est inhabituelle dans l’administration. Il a donc été nécessaire de convaincre que l’originalité de la démarche n’était pas qu’un écran de fumée, mais bien une nouvelle manière de construire des projets et des politiques publiques. La résistance au changement, l’inertie, sont des freins courants de l’administration particulièrement compliqués à lever. Le LabZéro a réussi à lever ces freins grâce à des réalisations concrètes et rapides qui montrent qu’il agit véritablement sur le terrain et qu’il transforme les politiques publiques.
Un autre obstacle est la pluralité d’acteurs avec un pouvoir de décision, qui a mis en échec certaines idées, comme l’élargissement de l’automatisation des droits.
Enfin, nous avons rencontré des difficultés pour assouplir l’interprétation des règles de droit qui bloquaient la mise en œuvre des expérimentations, comme l’occupation temporaire des bâtiments vacants de l’État.

1 Un soutien politique fort : le portage du LabZéro par le Préfet de Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, et son secrétaire général aux affaires régionales (SGAR)
2- Une équipe pluridisciplinaire motivée : le fait d’avoir des agents publics, des acteurs de terrain reconnus, des entreprises (de l’économie sociale et solidaire)… qui croient au projet
3- Des expérimentations qui se construisent et se mettent en place rapidement
4- Un partenaire très compétent pour animer les sessions de créativité au LabZéro : Marseille Solutions
5- Le temps dédié aux projets : deux agents publics dédient une grande partie de leur temps de travail à développer ces projets
6- L ’accessibilité des membres du LabZéro : tout citoyen, association ou entreprise peut facilement venir rencontrer les coordinateurs du LabZéro
7- Un fond d’amorçage pour lancer le LabZéro de 170 000 euros pour 18 mois

Même si le LabZéro est unique car il est le résultat des singularités du territoire, des acteurs mobilisés en son sein et du portage politique actuel, il a inventé un nouveau positionnement de la puissance publique qui peut être adopté par toute structure publique.
Voici les facteurs principaux de réussite qui combinés ailleurs pourraient permettre de reproduire cette initiative :
- S’appuyer sur un “prestataire” externe très compétent (qui utilisera des méthodes et des outils innovants pour changer les postures),
- Avoir une identité (des objectifs clairs),
- Avoir une équipe pluridisciplinaire,
- Avoir un lieu en dehors de l’administration porteuse,
- Être ancré sur le territoire par les sujets choisis et par les acteurs impliqués
- Avoir une gouvernance très souple : le principe “doers decide” et le pilotage par une instance interministérielle régionale
- Avoir un budget propre : pouvoir financer l’amorçage des expérimentations sans perdre du temps à lever les premiers fonds

- Le décloisonnement des structures permet le décloisonnement de la pensée
- Faire confiance au collectif, y compris dans une organisation pyramidale, cela fonctionne
- L'innovation est nécessaire pour faire évoluer les grandes organisations, notamment dans les domaines clé comme les politiques sociales et plus généralement les actions au service de l'intérêt général

Verbatims de participants
« Le LabZéro a ouvert un terrain de jeu neutre, créatif et rassembleur, pour travailler en collaboration avec les acteurs de terrain et ainsi aller plus loin dans l'innovation au service des usagers. »
« Le LabZéro a permis de donner une nouvelle énergie et de transformer les pratiques existantes. »
« Les sujets choisis sont de vrais sujets, qui remettent en question tant les acteurs que les institutions, ça oblige à faire bouger les lignes. Le Lab a réussi quelque chose d’intelligent. »
« Une initiative pertinente qui dépasse l’entre-soi, les inerties, les imaginaires... J’ai été « fan » de cette démarche et « fan » du fait que cela vienne du SGAR, parce que c’est de là que cela devait partir. »
« Une excellente idée, qui est en plus pilotée par l’État. [...] tout le monde est à égalité… pour nous c’est la richesse du Lab. »